Les rapports sexuels pendant la grossesse ont fait l'objet de nombreuses études, car la croyance selon laquelle ils peuvent déclencher le travail et les contractions est très répandue. Pourtant, le consensus scientifique reste mitigé, certaines études indiquant que les rapports sexuels pourraient accélérer le travail pour les grossesses à terme ou passées, tandis que d'autres ne suggèrent aucune corrélation directe.
Le travail et les contractions constituent une partie naturelle du processus d'accouchement, se produisant lorsque l'utérus se resserre et se détend pour aider le bébé à avancer dans le canal de naissance. Ce processus peut être influencé par plusieurs facteurs, et la question de savoir si les rapports sexuels peuvent le provoquer fait l'objet d'un débat considérable.
Les prostaglandines sont des hormones qui jouent un rôle essentiel dans le travail.
Elles contribuent à la maturation ou au ramollissement du col de l'utérus pour préparer l'accouchement.
Certains pensent que les rapports sexuels peuvent contribuer au processus car le sperme contient des prostaglandines, mais les études n'ont pas encore établi de relation directe de cause à effet.
L'activité sexuelle, et plus particulièrement l'orgasme, peut déclencher la libération d'ocytocine, une hormone connue pour provoquer des contractions utérines. Certaines femmes ont rapporté avoir ressenti des contractions après l'orgasme, qui peuvent durer jusqu'à une demi-heure, stimulant potentiellement le début du travail.
Le sperme contient non seulement des spermatozoïdes, mais aussi une concentration de prostaglandines, dont on pense qu'elles contribuent à amincir et à dilater le col de l'utérus et, éventuellement, à déclencher des contractions en vue de l'accouchement. Bien qu'il s'agisse d'une théorie plausible, aucun consensus scientifique définitif ne confirme l'efficacité du sperme dans le déclenchement du travail.
Une étude intéressante a montré que les rapports sexuels à terme étaient associés à un début de travail plus précoce et réduisaient la nécessité de déclencher le travail à 41 semaines. Cependant, lorsque l'étude a été répétée, les résultats étaient moins définitifs, ce qui laisse de la place pour une exploration plus approfondie.
Un autre volet de la recherche a consisté à déterminer si les femmes à terme qui ont eu des rapports sexuels étaient plus susceptibles d'accoucher. Toutefois, les résultats sont également mitigés, certaines études suggérant qu'il n'y a pas de lien direct entre les deux.
Une étude réalisée en 2012 n'a pas établi de lien direct entre les rapports sexuels en fin de grossesse et le déclenchement de l'accouchement. Cela confirme l'idée que si les rapports sexuels peuvent être un facteur contribuant au déclenchement du travail, ils n'en sont pas pour autant un déclencheur garanti.
Une étude de moindre envergure réalisée en 2014 n'a pas non plus établi de lien direct entre les rapports sexuels vaginaux et le déclenchement du travail à terme. Des études plus récentes et de plus grande envergure, menées en 2019, confirment cette conclusion, diluant encore davantage la théorie selon laquelle les rapports sexuels induisent directement le travail.
Malgré l'idée reçue selon laquelle les rapports sexuels peuvent déclencher l'accouchement, aucune étude médicale n'indique avec certitude que les rapports sexuels au cours du troisième trimestre peuvent déclencher l'accouchement. Bien que les rapports sexuels puissent entraîner la libération d'hormones telles que l'ocytocine et les prostaglandines, il n'y a aucune garantie qu'ils aboutissent à un accouchement.
Il est possible d'avoir des rapports sexuels en toute sécurité pendant la grossesse tant que la poche des eaux n'est pas rompue. Une fois la poche des eaux rompue, les rapports sexuels peuvent augmenter le risque d'infection. Il est donc toujours recommandé de consulter un professionnel de la santé pour discuter des risques et des avantages individuels.
Lorsque l'on envisage des méthodes naturelles pour déclencher le travail, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé. Comprendre les risques et les avantages possibles associés aux rapports sexuels en fin de grossesse permet d'assurer la sécurité de la mère et de l'enfant. Il est important de se rappeler que le travail ne doit pas être déclenché avant que le corps ne soit prêt pour l'accouchement, et que toute tentative de déclenchement doit être effectuée sous la supervision d'un professionnel.